Faune&Night ∆ Le mur du silence s'écroule enfin.

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Faune & Night

Pour Night aujourd'hui, rien n'avait changé. Il aurait espéré avoir une nouvelle réconfortante, mais aucun signe n'était venu à lui.
Au aurore, il a quitté sa famille d'accueil dans une ambiance froide. Puis, il est allé en cours ce matin, comme tous les autres matins, à écouter parler ses professeurs de termes incompréhensibles et de théories qu'il trouvait poussées, Ensuite, il est allé s'acheter un sandwich à la cafétéria de sa fac, qu'il a mangé sur le chemin de l'hôpital, puisque comme tous les autres jours depuis des semaines, Night est allé rendre visite à sa soeur, sa petite soeur encore dans le coma après la grave tempête qui a frappée Sydney il y a maintenant 5 ans.
Lui, a eu de la chance, il est sorti du coma il y a quelques mois de cela et a appris le décès de ses proches : sa mère, son père mais également son petit frère, Ace, mort à presque 3 ans, sans doute sous les décombres de la maison écrasée par l'arbre qui s'est effondré sur elle. Une vie ruinée en une soirée.

Pour Night il ne lui restait que sa soeur. Sa soeur qu'il aimait tant, pour qui il avait fait tant d'effort avant son coma.
Mais aujourd'hui comme tous les autres jours, aucune nouvelle sur son réveil n'était venu à lui. Elle dormait encore, profondément.

Le jeune homme ne savait plus vers qui se tourner, il était seul à présent. Il voulait dire à tout le monde que sa vie était difficile, mais qui était ce monde ? Personne...
C'est pourquoi, en cette fin d'après-midi, Boyer se trouvait devant les portes de l'église... Il pensait que Dieu allait l'aider. Bien qu'il n'était pas croyant, il voulait trouver quelqu'un qui allait l'écouter, le comprendre et pourquoi pas l'aider. Il n'avait trouvé qu'une solution, la religion.

Mais une fois face aux grandes portes de bois plein, Night hésita. Se tourner vers la religion étant une grande décision qui pouvait se retourner contre lui. Il posa lentement ses mains sur le bois taillé et souffla une grande bouffée d'air.
Savait-il vraiment ce qu'il faisait ?
Le désespoir mène à des actes insensés pensait-il alors que la nuit tombait lentement sur Sydney.

Une bonne minute venait de passer et en l'espace d'une seconde, Night avait relevé sa tête brusquement, ses yeux fixés sur les scultures en bois et après mûr réflexion, il s’apprêtait à pousser la lourde porte quand une voix prononça son prénom.

Night Ҩ Faune

« i wonder why they say the limit is the sky. It seems to me we need to be whatever is that high »

Tu respires profondément. Le soleil caresse ton visage et tes cheveux, tes lunettes te mangent la moitié du visage mais tu t'en moques, la lumière t'a toujours irritée les yeux. Tes talons claquent en cadence sur le trottoir pendant que tu arpentes la rue. Drôle de journée, comme toutes celles que tu as vécu depuis ta "reprise de conscience". C'est comme ça que Moira appelait ta confrontation avec la réalité de ces 5 dernières années. Doux euphémisme, un talent de ta sœur dont tu n'as jamais hérité. Elle a toujours été la plus rêveuse de vous deux, la plus flexible - quoique bien plus têtue qu'elle n'en donne l'impression - elle a toujours eu cette faculté d'adaptation extraordinaire mais toi pas. Et t'as du mal à encaisser que 5 années de ta vie se sont envolées comme une poussière au vent.

Tu te passes une main dans les cheveux pour remettre de l'ordre dans tes idées. Tu continues de marcher. Tu vas nulle part d'ailleurs, t'as juste besoin de trainer parce que t'as rien à faire de ta journée ni de tes idées. Tu marches sans but, tu marches sans fin. T'essaies de te souvenir malgré toi de ce qui fait partie de toi comme tout le reste de ton histoire mais c'est impossible. Tu devrais te faire une raison, elles sont perdues à jamais.

T'en es à ce constat désolant quand tu passes devant l'église et que tu t'arrêtes. C'est cette silhouette immobile et voûtée par le doute qui a accroché ton regard. Tu t'arrêtes un instant, tu crois le reconnaître. C'est dans aucun doute quelqu'un dont t'as entendu parlé pendant ces 5 ans et dont tu te souviens que par procuration mais t'es eu le droit à des cours du soir grâce à Mo' ces derniers temps. Un visage, un nom, une histoire. C'est Night, un ex de ta sœur. Rien qui le relierait plus que ça à toi mais tu te souviens pourquoi son visage triste et torturé te touche: la tragédie qu'il a souffert, sa petite sœur dans le coma. Ça te remue les tripes, ça te sert le cœur et tu crois savoir ce qu'il fait là, hésitant, sur le parvis de l'église. Il a besoin d'aide, et tu peux pas t'en empêcher, tu vas la lui donner.

«Night ? Salut. C'est.. Hum.. C'est Faune mais ça je suppose que tu le sais. »

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«Night ? Salut. C'est.. Hum.. C'est Faune mais ça je suppose que tu le sais. »

Night se retourna vers la silouhette de la jeune femme. Effectivement, il reconnaissait le visage de Faune même s'il ne l'avait pas souvent côtoyée. Elle était la grande soeur d'une de ses ex et n'avait entendu que du bon à son sujet.

«Faune? Oui... Salut.» chuchota le jeune homme tout en enlevant sa main de la porte principale. Il s'en écarta d'ailleurs de quelques centimètres pour se mettre au niveau de Faune qui avait surgit de nulle part.

Son regard était fuyant et n'osait pas regarder la belle blonde tant elle était impressionnante et que son humeur n'était pas au plus haut point.
Il aurait voulu partir, s'éclipser d'ici mais c'était plus fort que lui, il voyait Faune comme envoyé par le ciel, comme si finalement le seigneur avait tout de même entendu sa détresse.

Night n'est pas du genre à se confier facilement, mais aujourd’hui, Night n'avait pas le coeur à tout garder pour lui et tant pis s'il faisait une erreur, il avait envie de se confier à cette belle femme qui venait de l'accoster.
«Comment va ta soeur?» questionna-t-il en guise d'accroche.

Night Ҩ Faune

« i wonder why they say the limit is the sky. It seems to me we need to be whatever is that high »

« Faune ? Oui... Salut.» [/b]

Il t'avait répondu dans un quasi murmure. Cela confirmait ce que tu pensais. Si vous vous connaissiez de loin avant ton amnésie partielle, vous ne vous étiez jamais vraiment parlé en fait. Ça ne t'étonnait pas d'ailleurs. C'était tout toi de te garder d'aborder les gens. Plus lunatique tu meurs. Mais sa tête te revenait bien dans le fond et de ce que t'avais dis ta soeur, ce n'était pas un mauvais bougre. Et comme il ne l'avait pas faire souffrir, tu n'avais pas ressentie le besoin de l'éliminer purement et simplement de la surface de la planète. Enfin tu le supposais, puisque ça faisait partie de ces 5 années vacantes dans ton esprit. Tu rajustas tes lunettes sur ton front et dégagea une mèche mal placée.
Ce n'était qu'une technique de plus pour gagner du temps. Night te semblait salement mal en point, tu voulais lui laisser le temps de reprendre ses esprits et de faire bonne figure. Venant de toi la reine de la comédie, c'était une douce ironie. Tu savais ce que cela faisait. De se sentir vulnérable et de vouloir faire front malgré tout. Cela te semblait normal de vouloir rester digne en toute circonstances.

« Comment va ta sœur ? »

Un petit sourire fleurit sur tes lèvres. Moïra, évidemment. Ça ne pouvait être qu'elle, leur sujet de discussion. Elle était leur point commun, leur point d'ancrage, leur lien. Comment elle allait ? C'était une bonne question. Elle jouait à la grande sœur pour l'instant, le temps que tu reprennes pied. C'était ce qui t'avait frappé d'entrer de jeu, combien ta sœur avait grandi pendant ces cinq dernières années, combien elle était devenue forte malgré son éternel fragilité et sa douceur à toute épreuve.
Tu hochais finalement la tête.

« Elle va bien, merci. Tu sais comment elle est, d'un optimisme à toute épreuve. Et la tienne ? »

Tu ne sais pas si c'était tes affaires, si tu avais le droit de poser cette question mais c'était plus fort que toi. Tu n'étais pas idiote, tu savais parfaitement ce qui pouvait le ronger de cette manière et tu étais loin d'être sans cœur malgré les apparences. Non tu n'aimais pas lire la souffrance sur le visage qui que ce soit, que vous soyez proches ou non. Tu en oubliais d'être réservée pour le coup. Mais ça te taraudait depuis que Moïra l'avait évoquée quelques jours auparavant. Un pli soucieux barra ton front malgré toi.

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« Elle va bien, merci. Tu sais comment elle est, d'un optimisme à toute épreuve. Et la tienne ? »
Face à cette question, Night se recula. Surement un mécanisme de défense inconscient. Le sujet de sa soeur, il ne l'avait encore jamais abordé avec une personne, ni même avec sa famille d'accueil. Le grand frère avait gardé cette histoire pour lui et d'ailleurs il pensait que personne ne devait être au courant de son grand malheur.
Mais face à une question si directe, Night se retrouva désarmé et l'émotion commença à l'envahir.

Sa soeur, celle qu'il aimait... celle qui lui restait, la seule survivant avec lui de ce terrible ouragan. Pourquoi pensait-il ? Il avait durant plusieurs nuits d'affilées tenté de relativiser mais cette volonté était dur. Il avait tout perdu et s'était retrouvé projeté dans une vie qui avait avancé de 5 ans. N'importe qui aurait été affaiblie et dévasté par cette épreuve, mais Night faisait preuve d'un réel courage car il avait décidé de ne se consacrer qu'à sa soeur, qui dormait encore profondément. Ses parents et son petit frère étaient partis et il n'avait qu'un objectif: avancé sans tomber.
Alors oui, à certain moment, comme c'était le cas aujourd'hui, Night se décourageait et ne voyait plus le bout du tunnel.

« Ma soeur? souffla-t-il ce n'est pas la grande forme pour elle. Elle est hospitalisé. » dit-il sans en dévoiler plus. Rien que de parler de sa soeur, Night sentait monter les larmes qu'il refoulait violemment.

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