Once upon α time, when life wαs beαutiful to me...
Oui, j’ai décidé de commencer mon histoire comme s’il s’agissait d’un conte de fée tout simplement parce que ma vie avait plutôt bien commencé… Un peu trop peut-être. Commençons. Je m’appelle Quinn Velvet, et je suis née un quinze Novembre à New York. Je suis arrivée dans une famille qui ne m’attendait pas. Non je ne suis pas un accident, simplement, ma mère ne pouvait pas avoir d’enfant et du coup, quand elle a finit par tomber enceinte, mes parents ont prit cet évènement comme un cadeau du ciel. Croyez-moi que cette nouvelle a sérieusement remonté le moral de ma mère qui culpabilisait de ne pas pouvoir donner d’enfant à mon père. Après ma naissance, j’ai été plus que choyée. J’évoluais dans une famille aimante, mes parents étaient toujours aux aguets, soucieux de satisfaire mes besoins et mes envies. Des jouets, des peluches, une grande et belle chambre, un nombre de câlins et de bisous impossible a compter ainsi qu’une grande attention. Mon père et ma mère étaient des parents parfaits, très attentifs, et qui veillaient à ce que je grandisse parfaitement bien. Une fois entrée à l’école, ils trouvaient le temps de m’aider avec mes devoirs, de m’apprendre des choses, de me préparer des sorties pour le week-end que ma nourrice, Madeleine allait m’emmener faire avec grand plaisir. Oui, mes parents avaient embauché une très bonne nourrice, histoire que je sois tout le temps avec quelqu’un. Madeleine était une femme ayant dans la cinquantaine, très cultivée, affectueuse, fidèle et très dévouée. Même si mes parents trouvaient du temps à me consacrer le rythme effréné que leurs boulots respectifs leurs imposaient, Madeleine était l’une des notre. En tout cas, pour moi, ce n’était pas une employée ou une simple nourrice qui me faisait à manger, puis m’aidait parfois pour mes devoirs et qui jouait avec moi… C’était un peu comme une grand-mère, juste par l’âge, car c’était une femme dynamique et qui avait l’air en forme. Enfin, je ne sais pas comment expliquer, en tout cas, elle comptait énormément pour moi, et je sais qu’elle m’aimait beaucoup elle aussi. J'en ai appris des choses grâce à elle, et je lui dois la plupart de mes A+.
I knew it would hαppen
A partir de mes treize ans, mes parents ont commencé a vraiment être très absorbés par leurs métiers et je me retrouvais très souvent avec Madeleine uniquement. Ils passaient me faire un bisou lorsque je dormais, ils me serraient fort dans leurs bras en catastrophe avant de partir vite au boulot le matin, ils m’envoyaient des textos pour me dire des mots doux et me promettre monts et merveilles entre deux rendez-vous... Ils tenaient leurs promesses, nous faisions tout ce que je voulais. Mes parents se sentaient parfois coupables de ne pas être assez présents, du coup ils se rattrapaient en m’offrant tout ce que je désirais, histoire de montrer qu’ils tenaient toujours à me faire plaisir et qu’ils voulaient absolument prouver que je restais leur fille chérie, leur petit miracle. Me voyant grandir trop vite, mon père, pouvant se permettre de prendre des congés vu son titre important dans la boîte où il travaillait, avait prit une semaine de repos pour rester avec moi. C’était juste trop dément, et ma mère avait prit deux jours pour qu’on soit en famille. C’est là que Madeleine et mes parents se sont disputés pour la première fois. Ils traitaient assez mal ma nourrice, qui vivait assez mal le fait de se faire exclure sous prétexte qu’ils étaient à la maison. Et je la comprenais parfaitement. Un soir, elle pleurait… Du haut de mes quatorze ans, je lui avais remonté le moral
« Madi, tu sais, on s’en fiche de ce qu’ils pensent, tant que tu reste ici c’est tout ce qui compte. Moi je t’aime, comme papa et maman, parce que t’es ma Madibliothèque et la prochaine fois, tu seras mon invitée, ils auront rien à dire ! Tu viendras avec nous en sortie t’inquiète pas » , elle vieillissait et devenait plus sensible… Du coup, je faisais tout pour la consoler comme elle l’avait fait pour moi jusqu’à présent. Ah oui, madibliothèque, parce que plus jeune, quand j’ai constaté sa grande intelligence, je l’ai comparé à une encyclopédie humaine et voilà, vous comprenez le surnom maintenant… A la fin de l’année Madeleine a été congédiée et avec l’argent gagné, elle avait prit la décision de partir en Floride pour « prendre soin de ses vieux os ». Son départ m’avait rendue très triste. J’en ai voulu à mes parents, qui avaient été très surpris de ma réaction (n’importe quoi je vous jure). Une femme qui se dévoue à s’occuper de vous comme-ci vous étiez l’enfant qu’elle n’a jamais eut, et cela pendant des années, vous êtes marquée et vous ne pouvez pas la laisser partir dans une indifférence totale… ou alors, il faut vraiment avoir un cœur de pierre. Mes parents m’avaient vraiment déçue sur ce coup là…
Ils ont donc congédié Madeleine, sans la remplacer (heureusement) et je me retrouvais seule à la maison. Autant vous dire que c’était assez dur au début… Puis après, j’ai compris que plus souvent je me retrouvais seule, plus j’avais de cadeaux et tout le bazar. J’avais tout ce que je voulais, ce qui fait que je suis devenue capricieuse. Pas besoin de taper des pieds, de faire une crise… Il me suffisait de faire du chantage pour obtenir ce que je voulais, ou alors je leurs rappelaient l’erreur qu’ils avaient fait en se passant des services de ma Madi sans m’en parler… Ou encore le fait que j’étais leur petit miracle, et qu’à part des câlins et des bisous, je méritais plus. Je sais, ça se fait pas, mais bon, si je le fais pas à mes parents, à qui le faire ce chantage ?. Bon, ça marchait plutôt bien. Ils me laissaient aussi voir mes amis n’importe quand dans la semaine, pas trop tard tout de même, ils veillaient au grain ! Les études, pour eux, c’était sacré, hors de question que ça passe au second plan. Mais quand même, ils me laissaient faire ce que je voulais. J’ai donc pas mal profité de tout ça et de l’argent de poche qu’il me donnait. Enfin, j’avais besoin de grosses, grosses poches pour ranger cet argent… Leur dure labeur était pas mal récompensée et j’étais la première à en profiter : normal. Du coup, shopping avec les copines, cinéma, restaurants, bowling, soirées chez les amis, anniversaire déments dans le club d’un ami à mon père… La belle vie quoi. De ce côté-là, j’ai bien profité, j’étais libre tant que je ramenais des bonnes notes. Et grâce à Madeleine et le savoir qu’elle m’avait prodigué, je m’en sortais très bien.
Life αlways find α wαy to bring you down
Il y a trois mois, alors que j’étais en plein cours, le proviseur de mon lycée est venu me chercher en classe, un air grave sur le visage. Je me demandais ce que j’avais bien pu faire, mais je ne m’en faisais pas plus que ça. Une fois installés dans son bureau, il a commencé à parler très gentiment, ce qui m’inquiéta sur le moment, je dois bien l’avouer parce que le proviseur ne fait que hurler en temps normal.
« Quinn, quelque chose d’affreux est arrivé il y a une heure… », m’annonçait-il en s’ajustant sur son siège afin de se rapprocher de moi. J’arquais un sourcil, agacée par le fait qu’il traînait en longueur. Voyant que je ne réagissais pas plus que ça, il se racla la gorge
« Vos parents ont eut un accident, Quinn… ». Je me levais brusquement
« C’est seulement maintenant qu’on m’informe ?! Comment ils vont ?! Ils sont où là ?! Faut que j’aille les voir ! ». Le proviseur soupira longuement et me lança un regard qui me fit comprendre qu’ils allaient mal
« Votre père n’a pas survécu au choc et… votre mère est décédée alors que les urgences la conduisait à l’hôpital… Je suis profondément navré Quinn… ». Sentant mes jambes céder, je me baissais pour me rasseoir, et je me laissais tomber en arrière pour m’adosser. Mon sang ne fit qu’un tour, mon cœur accéléra brutalement et tout ceci fit que je ne pouvais plus rien entendre… A part une sorte de bourdonnement désagréable. Je sentais ma gorge se nouer. Se nouer tellement fort que j’entre-ouvrais la bouche en espérant la dénouer et lâcher mes sanglots mais rien. Pas une larme, pas un cri, pas un mot. Je suis sortie du bureau, tel un robot et je suis rentrée chez moi, à pied, en ignorant le proviseur qui me suivait et qui tentait de me convaincre de voir la psy du lycée ou d’attendre qu’un adulte me ramène. Une fois rentrée, je me retrouvais seule… J’avais l’habitude vu que mes parents étaient absorbés par leur travail, mais savoir qu’ils n’allaient plus jamais revenir, ça me brisait littéralement le cœur. Je m’étais jetée dans le canapé, et je m’étais mise à réfléchir… Qu’allais-je devenir ? Je n’avais plus de nouvelle de ma nourrice depuis un long moment ; celle-ci avait déménagé et je n’avais toujours pas reçu la lettre qu’elle m’avait promis de m’envoyer une fois dans son nouveau chez elle, et je n’avais donc plus personne. J’avais vécu le reste de la journée comme un après-midi banal, en allant surfer sur le web, en écoutant de la musique, en regardant la télé. Ce n’est que le soir venu que je repris conscience de ce qui était arrivé tôt ce matin, et c’est là que mon monde s’effondra. J’ai passé ma nuit à pleurer, tellement que j’en avais attrapé une migraine affreuse, parfois il m’était difficile de respirer tellement je sanglotais. J’avais explosé le miroir de la salle de bains, enragée et je m’étais sérieusement amoché la main. Je n’avais pas dormi, vous vous doutez bien. J’étais restée dans ma chambre, je pleurais, en maudissant la vie et en criant toute ma peine et ma haine par moment. J’avais regardé des photos et des vidéos : cela m’enfonçait un peu plus mais peu importe, j’avais besoin d’entendre leurs voix, et même si le fait des les voir encore en vie sur ces vidéos me faisait très bizarre, cela me faisait du bien.
Très tôt le lendemain, alors que je commençais à m’assoupir, épuisée par mes pleurs incessant, quelqu’un sonna à la porte. Titubant, j’étais allée ouvrir. Je découvrais une bonne femme, propre sur elle, en tailleur, un regard et un sourire qui trahissait sa pitié envers mon cas. Je la dévisageais
« C’est pour quoi ? », elle me sortait une carte qu’elle me tendit. Je regardais la carte, le temps de lire ce qu’il y avait d’écrit puis je reposais mon regard sur la femme
« Ah, vous venez pour m’emmener alors que je viens de perdre mes parents. Dégagez. ». Sur ce, j’avais commencé à fermer la porte mais la femme avait mit sa main pour m’arrêter. Elle avait finit par rentrer, et elle m’avait fait un long discours, m’avait présentée ses condoléances et tout le blabla. Elle avait même tenté de jouer la psy mais ça n’avait pas fonctionné : de tout l’entretient, je n’avais pas dit un mot. J’avais la tête ailleurs et le fait de devoir quitter la maison dans laquelle j’avais grandit me faisait trop de mal. L’assistante sociale et moi avions fait les cartons, j’avais prit soin d’emporter un tas de choses, ce qui comptait énormément pour moi. J’avais plusieurs cartons, mais il était hors de question de prendre une valise avec mes vêtements et de dire adieu à tous mes souvenirs…
When you discover thαt you still hαve α fαmily
Immédiatement après avoir été placée en foyer, j’avais trouvé une famille d’accueil. Seulement, je ne m’y plaisais pas plus que ça. Mais je faisais des efforts, après un mois passé chez eux : c’était la moindre des choses, d’être un minimum sympathique. Bon parfois j’étais très agressive et insultante mais ils comprenaient parfaitement qu’un mois seulement après la mort de mes parents, il m’arrivait d’être très légèrement a cran (quel euphémisme). J’étais dans le même lycée, ce qui me permettait d’avoir le soutient de mes amis, qui m’aidaient sérieusement à supporter le choc de cette perte. Puis ils m’aidaient au niveau des cours, parce que c’était difficile pour moi de suivre une journée entière de cours, ou encore une heure sans sortir parce que je sentais le malaise et les larmes se pointer. La seule chose qui me « motivait » pour aller au lycée, c’était l’idée que mes amis allaient tout faire pour me faire rire et qu’on allait se moquer de nos professeurs ainsi que des autres lycéens. Je me suis pas mal isolée et à part au lycée, je ne voyais pas mes amis. Pas de sorties, pas de fêtes, rien… Ma famille d’accueil, assez aisée, faisait son possible pour que je ne sois pas trop dépaysée et que je puisse avoir ce que je désirais histoire de me divertir. J’en avais de la chance quand même d’être tombée chez des gens qui se pliaient en quatre pour moi.
Un soir, lors du dîner, le couple Williams me fit part d’une nouvelle
« Après de longues recherches, les services sociaux ont trouvé quelqu’un de ta famille qui serait prêt a s’occuper de toi. Débarrasse vite ton assiette et va au lit, on a rendez-vous tôt au tribunal demain matin. ». Je m’étais levée pour me diriger vers la cuisine avec mon assiette, tout en demandant
« Vous en savez plus sur son identité ? » mais ils avaient tous les deux haussé les épaules. Tant pis… J’avais très mal dormi, tout de même assez inquiète. Et si je ne la sentais pas, cette personne ? Quelle angoisse… Le lendemain matin donc, nous nous étions levés vers sept heures, nous étions tous sur notre trente-et-un pour le rendez-vous au tribunal. Là-bas, j’avais appris qui était ce fameux membre de ma famille, et j’en avais apprit beaucoup sur lui. Dwight, de plus de dix ans mon aîné, ancien militaire, fils de mon père qui ne l’a jamais reconnu et qui avait quitté l’Australie pour refaire sa vie aux Etats-Unis, et probablement fuir la mère de Dwight et lui-même. Cette nouvelle ne m’avait pas vraiment dérangée, puisque mon père n’avait pas trompé ma mère… Mais c’est vrai qu’en apprenant qu’on m’avait caché l’existence d’un grand frère à l’autre bout du monde, ça m’avait pas mal agacée. J’en avais donc appris pas mal sur lui, mais il n’était même pas présent. Nouvelle déception, et un point en sa défaveur. On me fait venir pour me parler d’un type qui est, à ce qui parait, mon demi-frère, on veut lui confier ma garde mais il ne vient même pas ? Ca vous dérangerait pas, vous ?. Après deux bonnes heures passées au tribunal, le verdict fut rendu
« Quinn Hawkes, il a été décidé que vous seriez confiée à votre grand-frère, Dwight Northwood jusqu’à votre majorité ! ». J’avais levé les yeux au ciel et en rentrant dans la voiture, je n’avais pas arrêté de râler. Non, cela ne me convenait pas du tout. Surtout que je devais rejoindre monsieur en plus, ce n’était même pas lui qui venait me chercher… De mieux en mieux. Je devais donc préparer mes affaires, pour partir le lendemain, direction l’Australie. Encore une fois, je devais subir un énorme chamboulement le jour juste après le verdict… Je n’avais qu’une journée pour profiter de ma famille d’accueil une dernière fois, parce que je n’allais certainement pas la revoir de sitôt et je dois avouer que j’avais apprécié les trois mois passés chez eux et que le fait d’avoir retrouvé un père et une mère l’espace de quelques petits mois m’avait fait chaud au cœur. Ils avaient été très présents, bien plus présents que mes parents ne l’avaient été ces dernières années. Mais jamais je n’en voudrais à mes parents, qui faisaient tout pour que je puisse avoir le meilleur futur possible…
Whαt αbout now... ?
Il y a quelques jours de cela, je rencontrais Dwight pour la toute première fois. Que dire… Bah, rien. Non, je ne plaisante pas, je peux vous dire exactement ce que nous avons échangé avant notre départ.
« Alors c’est toi Dwight… », avais-je déclaré en le fixant, les bras croisés
« Oui Quinn, c’est moi qui ai ta garde vu que je suis ton… frère ». Je l’avais brièvement dévisagé
« C’est ce que j’avais cru comprendre… ». Un grand silence suivit, durant lequel je vérifiais si je n’avais rien oublié. C’est Dwight qui brisa le silence en prenant ses affaires
« Tu es prête ? ». J’avais soupiré en m’asseyant sur une de mes valises
« Si je dis non, j’ai le droit de rester ici ? ». Vu la tête qu’il avait fait, non… Dommage. Et plus rien. Même durant le voyage, pas un mot. Je n’avais pas envie de parler, de faire semblant d’en savoir plus. Je ne le connais pas, et me trimballer par des inconnus deux fois de suite si peu de temps après la mort de mes parents, ça me gonflait. Je m’étais occupée en bouquinant, mes écouteurs dans les oreilles, la tête dans les nuages (dans tous les sens du terme), pensant aux amis à qui j’avais dit adieu un peu plus tôt et à ma famille d’accueil…
Je me suis installée dans son appartement et ça m’a fait drôle. J’ai été habituée à des grandes maisons, et je me retrouve dans un appartement… De pire en pire. Puis il n’a pas l’air de rouler sur l’or, heureusement que j’ai de l’argent sur un compte… Mes amis me manquent, New York me manque… Je suis dépaysée et me retrouver avec un « frère » d’un coup, comme ça, ça ne me facilite vraiment pas la tâche. En tout cas, je n’ai pas l’intention de la jouer reconnaissante ou petite sœur adorable et soumise parce qu’il est majeur et qu’on m’a confiée a lui… Après tout, j’ai rien demandé à personne moi ! A part ça, Sydney a l’air d’être une ville pas mal, c’est chaleureux puis c’est une ville apparemment très active. Mais ça ne vaudra jamais la ville qui ne dort jamais, New York City bitch ! J’espère que je vais m'intégrer dans mon nouveau lycée, et que je vais me faire rapidement à cette nouvelle vie…