« C’EST FINI CE BORDEL ?! » C’était à se demander si la haute bourgeoisie de Brighton Beach recevait bel et bien une éducation digne de ce rang ! Non mais quelle grossièreté ! De quoi amusé notre jeune homme qui, dans un large sourire, se fit plus insistant en augmentant le volume de sa radio , klaxonnant ensuite a de multiples reprises dans l’espoir que son amie daigne enfin le rejoindre dans sa sublime voiture toute équipée. « C..COMMENT ?! JE N’ENTENDS RIEN!! » Une fois encore il se faisait mal voir par ses voisins, se faisant insulté de rebus de la société qui, pour on ne sait quelle raison, était parvenu à s’immerger dans un univers qui n’était aucunement le sien. Mais qu’importe, Kallan ne prêtait que rarement attention aux regards des autres et cela, d’autant plus lorsque les critiques venaient d’un homme aigris et habillé d’une horrible robe de chambre. xD Nous pourrions cependant nous interrogés sur ses bonnes manières, ne prenant même pas la peine de sortir de sa voiture pour réserver à la demoiselle un accueil quelque peu plus chaleureux. Oui, il le pourrait, mais il savait aussi que Salomé était une des rares personnes avec qui il pouvait vraiment être lui-même. Relâcher toute cette pression qu’il accumulait en jouant le parfait gentleman au quotidien. Elle le connaissait tel quel et plus surprenant encore, elle l’acceptait ainsi. « Woo, tu es sublime, ça valait le coup d’attendre ! » Et on ne pouvait pas dire que la patience était son fort, du moins comme tout homme, il atteignait rapidement ses limites. «Alors ? Prête pour une nuit de folies ?! » Déposant un baiser sur l’une des joues de son amie qui venait de prendre place à ses côté, Kal’ adressa ensuite un dernier signe de main à l’encontre du vieillard qui continuait inlassablement de se plaindre. Histoire d’en rajouter une couche, lui montrant ainsi ce à côté de quoi il passait en restant chez lui un samedi soir.

Quelques minutes suffirent à nos deux jeunes gens pour rejoindre la boite de nuit la plus prisée de Sydney. Et si la soirée était à peine entamée, la file d’attente elle, s’étendait sur plusieurs mètres. Il n’était d’ailleurs pas rare d’y voir une personne ou deux ivres de colère une fois recalées pour tenue vestimentaire incorrecte et cela, après plusieurs heures d’attente ! Fort heureusement Kallan y avait ses entrées, connaissant le videur à qui il avait vendu un excellent parfum - et un peu d’imagination - pour se faire pardonner d’une maladresse typiquement masculine. Ce n’est plus un secret, les dates d’anniversaires et les hommes ne font que rarement bon ménage ! Une fois à l’intérieur et dépossédés de leurs vestes, Kalan pris la main de la jeune femme sans la moindre hésitation, l’amenant ainsi jusqu’au bar afin de passer une première commande. « Les dames d’abord ! Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » A croire que la galanterie lui montait à la tête ! Non impossible, il était bien trop…lui. Une fois les verres en mains, Kal pris la direction d’une table quelque peu isolée, histoire de pouvoir converser un peu sans que la musique ou les ivrognes de services ne viennent s’immiscer entre eux. « Ca fait plaisir de passer la soirée avec toi , ca fait quoi…Fiu trop longtemps ! D’ailleurs je t’informe que tu n’as plus le droit de disparaître de la sorte, sous peine d’être menottée à ma personne pour les quinze années à venir ! » Autant dire que ce n’était pas un cadeau, elle ne pouvait qu’en avoir conscience, connaissant pas mal de ses petits travers. Les femmes, les soirées de débauches en tout genre, son don particulier pour s’attirer les ennuis…le choix ne manquait pas ! Mais que voulez-vous ! Là était le résultat d’une enfance traumatisante et tout sauf stable bien que son rire et sa bonne humeur ne laissait généralement rien présagé. Il n’était d’ailleurs, pas du genre à s’étendre sur ce que fut ses années précédentes. Bien au contraire, notre mystérieux jeune homme avait tendance à perdre le contrôle de lui-même face à une trop grande curiosité. « Tchin !!! A nôtre santé et la justice de ce monde! » Autrement dit la sienne, n’hésitant pas à inventer ses propres lois et décrets ! xD Cognant son verre contre le sien, il eu un petit sourire narquois, sachant pertinemment que la vie était tout autre bien qu’il s’en souciait guère. « Alors dis moi, comment tu vas ? Qu’y a-t-il de nouveau dans ta vie ? Je veux dire hormis le fait que tu ais mal vécu ce trou béant que j’ai laissé dans ta vie ! » Vantard ? Oui il l’était, ayant bien des défauts à son actif, néanmoins il cherchait avant tout à la taquiner, à faire de l’humour bien que celui-ci ne volait pas bien haut comme à son habitude.

« Avec toi, toujours prête ! » A cette nouvelle, Kallan eu un sourire, se disant que la soirée ne pouvait qu’être sous le signe de l’humour, mais aussi et surtout sous un rythme effréné que l’on retrouvait uniquement dans la boite de nuit la plus huppée de Sydney. «Attention je pourrais bien te prendre au mot ! » Taquin, il ne manquait jamais l’occasion de s’amuser, de lancer des défis assez ridicules pour vous mettre dans l’embarras. Lui ? Se donner en spectacle ne le gênait absolument pas, la preuve en était qu’il mettait à mal les nerfs de ses propres voisins en klaxonnant à tout bout de champs en attendant la demoiselle. Ainsi donc il partait toujours avec un sérieux avantage ! Il n’eut d’ailleurs aucun remord a klaxonner une énième fois, jouant avec les nerfs du vieil homme qui agitait sa canne en l’insultant de tout les noms, bien qu’incompréhensibles de par l’absence de son dentier ! Salomé elle, se faisait plus sage, plus respectueuse envers ses ainés, envers son prochain. Certains auraient certainement du mal à comprendre l’amitié qui pouvait lier nos deux jeunes gens, ayant en apparence, des caractères bien trop différents. Loin d’être similaires certes, mais Ô combien complémentaires, d’autant plus qu’ils étaient unis par un passé tout sauf joyeux. Ne Dit-on pas que ‘le cœur à ses raisons que la raison ignore ?’
Une fois arrivés sur les lieux, nos deux jeunes gens se dirigèrent tout naturellement – et sous décision de Kallan qui n’envisageait aucunement de commencer une soirée sans un verre à la main- vers le bar où il laissa Salomé passer commande. « Un mojito. » Comme quoi certaines choses ne changeaient pas ! En cinq années d’absence, la demoiselle prenait toujours le même cocktail. Tout comme lui d’ailleurs ! « Une vodka pour moi » Une fois les deux délicieux breuvages en mains, Salomé et lui prirent place autour d’une table, histoire de discuter un peu et à l’abri de tout le grabuge que l’on pouvait avoir dans une boite de nuit de cette envergure. «Ca fait cinq ans...Je ne disparaîtrais plus, je te le promets. » Cinq ans…Il s’en était passé des choses ! A vrai dire notre jeune homme ne saurait pas par quoi commencé s’il devait en dresser un portrait. : Il était à nouveau célibataire, était devenu l’adjoint du plus grand PDG qui puisse exister dans le monde de la parfumerie. Au final, sa vie avait pris bien des tournants, mais une seule conclusion s’imposait à lui : le temps filait à grande vitesse et ne connaissait pas d’emprises ! Quoiqu’il en soit, il ne pu qu’acquiescer sa décision d’un signe de tête ainsi que par un sourire dés plus sincères, le premier depuis des mois certainement ! « Oh mais ça vaudrait mieux ! Sinon je n’aurais d’autre choix que de te poursuivre partout où tu iras, comme au bon vieux temps n’est-ce pas ?» A cette pensé, Kallan ne pu que rire, se rappelant des milles et une situation cocasses dans laquelle il s’était retrouvé pour garder un œil sur elle, comme il l’avait toujours promis à son ami. Sans oublier la baffe qu’il s’était prise lorsqu’elle s’était rendu compte qu’il n‘hésitait pas à intervenir auprès de ses amis qui ne se montraient pas toujours loyale envers elle. Oui..il ne connaissait aucune limite, du moins il s’en contre fichait, ce qui lui avait aussi valu la réputation de ‘pervers’ aux yeux des autres. Là aussi, rien ne semblait le toucher ! « A ta justice dans ce monde!» Elle ne pouvait pas viser plus juste. Il vivait selon ses règles, selon ses envies et ne tenaient que trop rarement compte de ce que l’on pouvait penser de lui. Et pour cause, peu de personnes pouvaient prétendre le connaître. Cognant délicatement son verre contre le sien, portant ainsi un toast, ses lèvres empruntèrent le chemin du délicieux alcool, y dégustant les deux premières gorgées avec un plaisir certain.

C’est alors qu’il en vint à lui demander ce qu’il y avait de nouveau dans sa vie. A son sourire qui se fit plus discret, rien de bon. Que pouvait-il lui arriver pour qu’elle en arrive à en perdre sa joie de vivre naturelle ? « Disons que ça pourrait aller mieux. » Curieux de nature et surtout inquiet pour son amie, il haussa les sourcils, son regard venant prendre refuge dans le sien pour lui faire comprendre qu’elle avait toute son attention. « Je n'ai pas disparu volontairement Kal... Je n'ai aucune idée de ce que j'ai fais pendant cinq ans. Je me suis réveillée un matin en me souvenant de rien. Je n'étais plus à Sydney et dans ma tête on était encore en 2012, le soir de la tempête, alors qu'on est en 2017...» Kézako ? Qu’est-ce qu’elle lui racontait là ? Haussant un sourcil, silencieux, il cherchait une explication à tout ça dans son regard. Se moquait-elle de lui ? Si tel était le cas, il lui faudrait reconnaître ses talents de comédienne, car rien, ne laissait présager une blague de mauvais goût. D’autant plus que cela faisait écho chez lui, ayant déjà un patron qui prétendait ne plus se souvenir de lui. Ce qui en soit, l’avait bien arrangé pour le coup. «Je ne me souviens de rien Kal'... Je devais me marier et aujourd'hui tout a changé... »Tout cela était bien trop étrange pour lui. Il devait y avoir une explication, forcément ! « C’est une blague hein ? Non ? Non parce que tu sais, l’histoire des menottes et tout, ce n’est pas vrai..Enfin si ! Je le ferai, mais de la à prétendre que tu ais un trou de mémoire de cinq ans pour justifier ton absence… Je veux dire, tous le monde ressent le besoin de s’évader du quotidien un jour…tu es juste passé à l’acte sur près de cinq ans. J’ai un peu de mal à comprendre, mais tu me connais assez pour savoir que je ne serai pas celui qui te jugera. »