« Maman regardes comme je danse bien ! » « Oui ma chérie, tu danses divinement bien ! » « Mais, tu n'as même pas tourné la tête vers moi, comment tu as pu regarder ? » « Hm.. Disons que j'ai des pouvoirs magiques ! » « Maman ça n'existe pas la magie, c'est papa qui me l'as dit. » La mère se releva, essuya le sable qui se trouvait sur son pantalon et s'installa sur une chaise. « Viens là, ma chérie. » dit-elle en tapotant sur ses cuisses pour montrer à sa fille qu'elle devait s'y asseoir. « Je sais que ça doit être dur pour toi Lenà, mais il faut que tu comprennes que papa et moi, on doit travailler pour gagner notre vie. Je te promets que dans trois moi, on sera de retour à Sydney, tu pourras retrouver tes amis, et.. » « Maman je n'ai pas d'amis, on passe trop de temps dans cette caravane pour ça. » La mère de Lenà se rendit compte de ce que sa fille venait de dire. Son travail empêchait sa fillette de sept ans de vivre sa vie. Vivre dans cette caravane au beau milieu du désert avait certes appris à la petite blonde les choses de la vie, ça lui avait appris que tout n'est pas servi sur un plateau et qu'une vie est semée d'embûches ; mais sa mère s'en voulait horriblement. Comment peut-on infliger une vie de « nomade » à son enfant ? Lenà avait besoin d'un cadre plus stricte, d'amis, d'être proches de sa famille. Tout le contraire de ce qu'elle avait, car la petite famille vivait deux mois dans un appartement à Syndey, puis sept autres mois dans le désert australien, pour revenir une semaine ou deux à la ville. Et ça ne s'arrêtait pas : il fallait bien que les deux scientifiques qu'étaient Abby et Mike Wexforth partent explorer le monde pour trouver des réponses aux questions qu'ils se posaient. Lenà avait compris tout ça, mais tout était difficile quand même. « Mon coeur, je te fais la promesse que la prochaine fois qu'on sera à Sydney, je t'inscrirais à l'école. Tu pourras vivre chez ta grand mère pendant que papa et moi on est dans le désert. » Elle déposa un bisous sur le front de sa fille. « Non maman, je veux rester avec vous deux. J'aime bien quand papa me fait l'école, j'aime bien découvrir des choses avec vous, je ne veux pas partir. » Au fond d'elle même elle avait très envie de découvrir un autre mode de vie, mais elle était tellement attachée à ses parents qu'elle ne se voyait pas vivre loin d'eux en sachant qu'ils vivaient pleins d'aventures passionnantes.

Cela faisait deux mois qu'Abby et sa fille étaient retournées à Sydney. Elles vivaient dans un modeste appartement du centre ville, la scientifique n'ayant pas de recherches à faire sur le terrain. Les deux blondes montèrent précipitamment dans la voiture en emportant deux sacs à dos. Abby n'avait pas encore dit à sa fille ce qu'il se passait. Dans la voiture, l'ambiance était tendue. « Il se passe quoi au juste ? Pourquoi on pars comme des voleuses ? » « Un cyclone. Il se dirige droit vers Sydney. On doit se dépêcher d'aller en lieux sûrs. » « Eh merde. Grand mère est au courant ? » « Non, et on lui dira rien. Elle ne doit pas savoir, elle est bien, à Paris. Pas la peine qu'elle s'inquiète pour nous. Lenà, on sait bien que tu n'as pas choisi d'être là, que tu aurait préféré partir en Europe, ou en Amérique. Désolée, c'est notre faute si tu dois subir ça aujourd'hui. » « Maman c'est pas ta faute si un cyclone se dirige droit vers l'endroit où on vit. Et c'est moi qui ait choisit de rester. Tu te souviens ? » « Lenà.. Il y a quelques chose qu'on t'as pas dit.. » « Quoi ?! Dis moi ! » « Quand on sera à l'opéra, je te déposerais, mais je devrais te laisser. Il faut qu'on mette toutes nos recherches en sécurité. » « Maman ! Non ! Tu restes avez moi ! » « Lenà... » « J'ai sacrifié toute mon enfance pour être avec vous, pour vous suivre toi et papa à travers l'Australie, j'ai déjà perdu mon père parce qu'il avait découvert une nouvelle espèce de scorpion alors qu'une tempête de sable se dirigeait droit sur lui.. Je ne veux pas perdre ma mère aussi. Tes recherches comptent-donc elles plus que ta propre vie ? » « Lenà je ne peut pas.. tu le sais bien.. » Arrivés à l'opéra, la voiture se stoppa. Il y avait une foule de gens qui voulaient leur place. « Lenà, je t'aime, fais attention à toi ma chérie. On se reverra, sois-en sûre. » « Viens avec moi je t'en supplie.. Maman.. s'il te plaît.. » « Je suis navrée ma chérie. Je t'aime ! » Lenà regarda la caravane partir et, les larmes aux yeux, elle tenta elle aussi d'avoir sa place dans l'opéra. La nuit tombée, le cyclone avait déjà fait des victimes, la ville était en train d'être détruite. Sur un lit de camp, Lenà s'endormit, après avoir pensé à tout ce qu'elle était en train de perdre..