Toutes les histoires commencent de la même façon il y a toujours des parents qui s'aiment et qui donnent naissance à un bébé qui fera à son tour sa vie. En cette belle journée de Janvier, Madame Turner venait de mettre au monde une petite fille en bonne santé. Une petite fille avec de grand yeux vert. La vie était belle ce jour là. Monsieur et Madame Turner gagnait une petite fille et le jeune Michael gagnait enfin une petite sœur. Une belle petite famille, mais jusqu'à quand ...?

Michael courrait après Salomé dans le salon, la fillette hurlait à plein poumons, elle ne voulait pas que son frère lui vole sa poupée il allait encore lui couper ses cheveux. « Non Michael arrête ! » Ses petites jambes avançaient tant bien que mal entre la table et les chaises du salon de la famille Turner. Soudain les enfants entendirent des pas descendant dans les escaliers, alors leur père arrivait dans le salon furieux. « Les enfants ca suffit ! Maman est très fatiguée vous faites trop de bruit. » A l'évocation de leur mère les deux enfants se turent immédiatement, Michael partit s'asseoir sur le canapé alors que sa jeune sœur restait debout interdite. Depuis quelques temps Madame Turner était très malade, elle toussait et était souvent fatiguée. Elle avait une maladie bizarre, Salomé ne comprenait pas ce que c'était un cancer. Leur père remonta et la petite fille rejoignis son aîné. Elle s'asseya à côté de lui.« Dis, Maman elle va guérir un jour ? Le cancer c'est comme le rhume ca passe, non ? » Le garçon, qui avait six ans de plus que sa sœur, la serra contre lui. « C'est plus grave que ca Salomé, mais ne t'inquiète pas je suis là. »


Il pleuvait ce jour-là, comme si ce n'était déjà pas la journée la plus horrible de sa vie. Dans sa robe noire la petite Salomé qui venait juste d'avoir neuf ans regardait la pluie qui tombait dehors. « Chérie on doit y aller. » « Non, je ne veux pas y aller. » « Salomé c'est l'enterrement de Maman on doit y aller... » Son frère la prit par la main, la petite le suivit. Collée à son frère elle ne disait rien, protégée par le parapluie noir comme tous les gens autour de ce trou. Des larmes coulaient sur ses joues, elle était triste, elle avait mal. Personne ne pourrait rien y faire, elle avait perdue sa maman. Elle voulait rentrer chez elle, vite. Tous ces gens qui semblaient triste et qui la regardaient avec pitié.

Pendant plusieurs jours elle ne quitta pas sa chambre, refusant de se nourrir. Son père était trop triste pour faire quelque chose et Michael ne parvenait pas à lui faire entendre raison. Mais cet après-midi là, il reçu la visite de son meilleur ami: Nikolas. Le jeune homme avait seize ans tout comme Michael et il s'était toujours entendu avec la jeune Salomé. Il faut dire que cette dernière avait toujours été un peu amoureuse de l'ami de son aîné, comme toutes les petites sœurs du monde. Alors quand ce dernier poussa la porte de la chambre de la fillette, elle sourit pour la première fois depuis de longs jours. Lui arriva à la faire manger, miracle.

Les années passaient, Salomé devenait une belle jeune fille, Michael étudiait le commerce et leur père avait sombré dans l'alcool. Il ne s'était jamais remis de la mort de sa femme. Salomé venait d'avoir seize ans, c'était une élève brillante. Mais son monde allait s'écrouler quelques mois plus tard, son frère quittait Chicago pour ses études. Il devait partir une année à Los Angeles pour terminer ses études et enfin reprendre les rennes de la compagnie de son père. Salomé allait être toute seule, perdue. Le départ fut difficile, les adieux à l'aéroport déchirants. A la porte d'embarquement, Michael serrait sa petite sœur contre lui. « Tout va bien se passer. C'est court un an. » « Non c'est une éternité, tu vas me manquer Michael. » Il serra sa sœur fort contre lui, l'embrassa une dernière fois et se tourna vers Nikolas, son ami de toujours. Il le prit dans ses bras. « Je veux que tu t'occupes de Salomé pendant mon absence. Tu me le promets? » « Je vais prendre soin d'elle, c'est juré. » Un dernier signe de la main et il était parti. Salomé glissa sa main dans celle de Nikolas et ils quittèrent l'aéroport.

Les mois passaient l'absence de Michael se faisait sentir de plus en plus. Salomé sombrait elle se sentait tellement abandonnée. Son père devenait violent, elle avait peur. Un soir, elle rentra un peu plus tard que prévu encore. Ces derniers temps son assiduité en cours diminuait et elle gagnait en mauvaise fréquentation. C'est à plus de 22 heures qu'elle franchit le seuil du domicile familial. Son père l'attendait totalement ivre. Il entra dans une colère énorme, il ne se contrôlait plus. Il leva la main sur sa fille, la frappant au visage. Salomé s’écrasa quelques mètres plus loin, la lèvre en sang et un futur hématome à l’œil. Elle ne pouvait pas rester ici, pas une seconde de plus. Elle partit en courant. Seulement vêtue d'un jean et d'un débardeur le vent s'écrasait contre sa peau, elle était gelée. Elle courrait sans s'arrêter, elle savait où aller. Après une longue course elle s'arrêta devant une porte et frappa. Elle claquait des dents. La porte s'ouvrit. « Nikolas... » Le jeune homme avança choqué de l'état de Salomé. « Mais qu'est ce qui s'est passé ? Tu saignes et tu es gelée ! Entre vite. » Il la dirigea dans son appartement, il devait savoir ce qu'il lui était arrivé. « Parle moi Salomé... » La jeune fille se mit à pleurer. « C'est mon père, il s'est énervé et il m'a frappé. J'ai courut jusqu'ici... Je ne veux pas y retourner Nik', jamais. » Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Sa peau était froide comme la glace. Il caressait ses cheveux, il devait la rassurer. « C'est fini, je suis là. Il ne te fera plus jamais de mal, je te le promets. » La jeune fille resta dans ses bras, elle s'y sentait en sécurité. Elle était fatiguée, elle n'en pouvait plus. Elle tenait à peine sur ses jambes. Nikolas la prit dans ses bras et la porta jusqu'à son lit. La jeune fille se coucha et s’emmitoufla sous la couette. Le jeune homme allait partir mais elle le retint par la main. « Reste, s'il te plaît. » Un sourire se dessina sur son visage, il se mit sous la couette et prit la jeune fille dans ses bras, la serrant contre lui. Salomé sombra dans le sommeil rapidement, il resta là à la regarder dormir, à caresser du bout des doigts sa peau si douce. Il vit alors de nombreux bleus sur ses bras et surtout des traces de piqûres...Elle ne pouvait pas se droguer, non pas elle, pas Salomé . Il soupira et resserra son étreinte autour d'elle. Il n'allait plus la lâcher, elle avait trop besoin de lui. Il ne supporterait pas que quelque chose lui arrive. Il se fichait du serment qu'il avait fait à Michael. Son cœur lui dictait sa conduite, il devait s'occuper de Salomé.

Salomé avait obtenu de son père qu'il se fasse soigner, il s'en était voulu et avait enfin comprit qu'il était malade. Depuis la jeune fille vivait seule, enfin c'était beaucoup dire. Elle passait tout son temps ou presque avec Nikolas. Il ne la lâchait plus. Surveillait ses devoirs, ses fréquentations, ce qu'elle mangeait, qu'elle paie ses factures. Ils étaient devenus très proches, surtout depuis que Michael avait annoncé qu'il restait un an de plus à L.A. Mais il ne pouvait pas la surveiller constamment et la jeune fille restait une gamine de dix-huit ans, elle voulait s'amuser et briser les règles. Ce soir là elle sortait avec des amis. Ils avaient bus beaucoup, certains se droguaient. Salomé avait arrêtée depuis peu et s'était dur pour elle de résister. Elle dansait sur la piste, la musique résonnait dans sa tête et dans son corps comme un écho. Elle ne captait plus ce qui venait de l'extérieur. Soudain elle sentit deux mains se coller à ses hanches, un torse à son dos. Elle essaya de s'en débarrasser sans grand succès. Soudain elle sentit une main sur son bras la tirer en arrière, c'était Nikolas. Il était furieux. Il s'approcha de l'homme et le mit à terre avant de se tourner vers Salomé et de l'attirer dehors. « On s'en va, vite. » Dans la voiture personne ne parlait, elle sentait sa colère, elle la voyait. Ils arrivèrent chez lui rapidement, il avait roulé vite tout le chemin. Ce n'est qu'en entrant dans son appartement qu'il éclata. « Tu te rends compte que tu aurais pu te faire violer si je n'étais pas arrivé ? Pourquoi tu te mets dans des états comme ca... » « Je suis grande Nik', je n'ai pas besoin que tu me surveilles constamment. » « En attendant madame je suis une adulte, ta soirée aurait très mal finie si je n'étais pas venue te chercher. » « Comment tu as su où j'étais ?! » « On m'a prévenu... » « Tu me fais surveiller?! J'y crois pas... » Il s'approcha d'elle, il n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage. « Je me fais du soucis pour toi. Tu peux comprendre ca. Je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose. » « Il ne m'arrivera rien Nik. » « Je ne veux pas prendre de risque Salomé. Allez va dormir ca vaut mieux. » Comme souvent elle dormait ici, elle dormait dans son lit et lui restait sur le canapé. Seulement vêtue d'un t-shirt emprunté au jeune homme elle ne parvenait pas à fermer l’œil. Elle se leva et se rendit dans le salon sur la pointe des pieds. Il dormait là, elle s'asseya sur le bord du canapé et posa une main sur son dos. Il se tourna vers elle en se réveillant. « Qu'est ce qui passe ? » « Ne dis rien s'il te plaît... » Doucement elle s'approcha de lui et posa ses lèvres sur les siennes. Il répondit à son baiser avant de s'éloigner rapidement. « Non Salomé ... On ne peux pas... » Elle l'embrassa à nouveau tendrement. « Sers moi, aime moi Nikolas. » Il ne résista pas, il la prit dans ses bras et l'embrassa sans attendre avec passion. Il l'aimait c'était certain mais cet amour était interdit. Elle était la petite sœur de son meilleur ami... Sentant sa peau contre la sienne il cessa de penser à tout cela et la serra plus fort. Il lui retira ce t-shirt qui lui appartenait. Caressant du bout des doigts sa peau. Elle enfouit son visage dans son cou et murmura à son oreille. « Je t'aime Nik' . » Elle lui en offrait la plus belle preuve, elle lui offrait sa virginité.


Les mois passaient, Salomé et Nikolas vivaient leur amour en cachette. Personne ne devait savoir, surtout pas Michael. Elle l'aimait vraiment, de tout son être. C'était la première fois qu'elle aimait comme ca, il était son premier amour. Mais encore une fois son monde s'écroula. Elle venait d'être prise dans son école de droit, elle voulait à tout prix l'annoncer à Nik'. L'école de New-York l'acceptait. C'était une vraie chance. Mais elle ne savait pas quoi faire. Elle ne pouvait pas quitter Nikolas, vivre sans lui était impossible...Elle devait lui parler, elle se rendit chez lui. Elle n'aurait jamais du y aller. En ouvrant la porte elle le découvrit avec une autre. Comment s'était possible, comment il pouvait lui faire ca ? « Salomé attend !Ce n'est pas ce que tu crois... » Elle claqua la porte. Son cœur venait d'être brisé, elle avait mal. C'était son premier amour et sa première déception. Il ne faut pas oublier que les premières déceptions sont les plus pures...

Le lendemain sans rien dire à personne elle fit ses bagages et quitta Chicago. Son monde s'était écroulé, plus rien ne la retenait chez elle. Elle était l'héritière d'une riche compagnie elle pouvait aller là où elle voulait sans avoir à se soucier de sa survie. Elle pris le premier avion qui partait de Chicago, direction Sydney.

L’Australie lui tendait les bras, elle allait pouvoir faire ses études de droit, elle allait pouvoir vivre sa vie sans que personne n'interfère. Elle avait juste dix-neuf ans quand elle arriva à Sydney, elle tomba instantanément amoureuse de cette ville. Elle s'inscrivit à la fac et commença ses études de droit. Elle s'était fait quelques amis mais elle n'était pas prête à retomber amoureuse. Son histoire avec Nikolas n'était pas cicatrisée encore, elle ne pouvait plus faire confiance, elle avait besoin de temps pour guérir. Mais du temps la vie lui en donna peu. Alors qu'elle était à Sydney depuis seulement six mois, elle rencontra celui qui allait changer sa vie. Sa rencontre avec Aiden fut aussi subite que magique. Elle ne l'avait vu qu'une seule fois que déjà elle savait qu'elle ne pourrait pas vivre sans lui. Elle qui pensait ne plus pouvoir aimer, ne plus jamais faire confiance à quelqu'un voilà qu'il venait chambouler toutes ses théories. Il y avait entre eux cette alchimie incroyable et incompréhensible. C'était comme s'ils s'étaient toujours connu. Ils se comprenaient à merveille, se complétaient. Avec lui elle se sentait en sécurité, jamais on ne l'avait regardé comme ca. Seulement quinze jours après leur rencontre ils s'installèrent ensemble. S'était sans doute précipité mais ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre, tout allait vite, tout semblait si naturel. Comme si c'était déjà écrit.

Salomé était en train d'essayer a robe de mariée. Ca y est elle allait enfin épouser Aiden, ils allaient être unis pour la vie. Elle trépignait d'impatience. Elle ajuste le bas de sa robe et sortit enfin de la cabine. Là, la sœur de son fiancé l'attendait. « Alors ? » La jeune ne s'était pas encore vu, elle avait peur de ne pas trouver celle qui lui irait le mieux, celle où elle serait la plus belle. « Tu es magnifique ! Tu vas faire un malheur » Salomé sourit à sa future belle-sœur et s’avança pour voir son reflet dans le miroir. Elle avait de la peine à se reconnaître. [color=indianred]« Tu crois que Aiden va aimer ? » La jeune fille s'approcha. « S'il n'aime pas je l'envoie directement chez ophtalmologue ! Seul un aveugle n'apprécierait pas ! » Salomé se tourna émue et heureuse, elle prit la jeune femme dans ses bras. « Merci.»

Le grand jour arrivait enfin, plus qu'une nuit la séparait d'être enfin Madame Presley. Cette nuit là elle dormait seule à leur appartement pendant que Aiden était chez ses parents. C'était la tradition, les mariés ne devaient pas passer la nuit précédant leurs noces ensemble. La jeune femme était dans sa chambre, elle avait bien pris soin de barricader l'appartement, une tempête était annoncée. Elle était au téléphone avec Aiden. « Oui tout va bien ne t'inquiète pas, j'ai tout fermé comme tu me l'as dit. » Elle savait qu'il se faisait du soucis mais cette tempête ne pouvait pas être si terrible que ca. « Cette tradition est stupide vraiment... La nuit va être longue. » Elle ria, elle aussi avait hâte d'être demain. « Oui mais après ca nous ne serons plus séparés c'est promis... On va enfin se marier ! » Elle était tellement heureuse. « Oui enfin. Je t'aime Salomé. » Même après l'avoir entendu un million de fois son cœur battait toujours autant lorsqu'elle entendait ca. « Je t'aime aussi Aiden. A demain. » Elle raccrocha, elle devait être en forme demain, ne pas être fatiguée pour le plus beau jour de sa vie. Elle ferma les yeux et s'endormit presque aussitôt malgré l'impatience.

Salomé avait tout prévu pour ca grand jour, tous les problèmes possibles. La pluie, le vent, les invités perdus, mécontents ou ayant trop bus. Elle n'avait simplement jamais pensé se réveiller cinq ans plus tard.